CHRISTINE LORIAUX – Sophie HELENE
Du 6 février au 18 mars 2016
Christine Loriaux se qualifie volontiers d’autodidacte.
Elle a néanmoins renforcé son approche empirique du travail de la terre par des formations plus techniques.
La pratique de la céramique requiert en effet un savoir faire certain, et, si le hasard peut quelquefois faire le bonheur de l’artiste en générant d’heureuses surprises, il doit toutefois plonger ses racines au cœur d’un geste maîtrisé et d’une technicité assumée.
Adossée à cette expérience acquise et évolutive, Christine Loriaux peut libérer son esprit créatif et nourrir son propos de ce qui la touche.
Une grande liberté de penser et de faire constituent le cadre de sa démarche.
Ce souffle, cette attitude artistique est en phase avec sa manière de vivre, une quête de l’essentiel débarrassée des contingences nuisibles à sa créativité.
Mais cette apparente sérénité dissimule à peine une lutte, le combat pour la vie que mène chaque être, ici, une bataille pour exister en tant qu’artiste, à travers le regard de l’autre et mieux encore, à travers la reconnaissance de quelques initiés…
Christine Loriaux est attentive à son environnement, elle se positionne comme un récepteur de stimulations esthétiques.
De ces stimulations découle un registre formel étendu, de la figuration à la transfiguration.
Son environnement, le nôtre, est ainsi constitué, d’entités identifiables, palpables et d’immatérialité.
Ces éléments en se combinant constituent le terreau subtil dont Christine Loriaux nourrit son propos.
Elle prélève, ici la structure minuscule de la moelle, là, des extraits de concrétions coralliennes se situant aux frontières de la minéralité et de l’animalité.
Elle détourne aussi la flore, l’assimile du regard et la réin(terre) prête.
S’agit-il d’un jeu ?
Sans doute oui…une manière de s’ancrer à la réalité, de la traduire, de refaire le monde… la terre…
Christine Loriaux travaille en boucle, ce qu’elle prélève du regard, elle le restitue, à, et par la terre.
Elle formalise des rencontres esthétiques réalisées dans sa nature, littorale, pastorale, urbaine…
Elle sympathise avec les éléments….touchée par l’invisible elle nous le donne à voir.